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Les Chinois débarquent au Portugal

Les Chinois débarquent au Portugal
Par Luis RIBEIRO Il y a 9 ans
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Vivre à Lisbonne

Ce n’est pas la première fois que des échanges commerciaux ont lieu entre le Portugal et la Chine, l’Histoire n’est-elle pas un éternel recommencement ? Aussi, pour faire face à la crise, le Portugal a-t-il décidé d’un vaste programme pour faire entrer de nouveaux capitaux dans son économie, attirer des investisseurs étrangers, relancer l’immobilier. Les Chinois se sont engouffrés dans cette ouverture sur l’Europe.

 

Retour sur l’Histoire

Le premier accord entre ces deux pays remonte à 1554, quelques décennies après la venue du navigateur portugais Jorge Alvares sur l’île de Ling-Ting. Le Portugal s’ouvre alors le droit de s’établir à Macao, en 1557. En 1887, le traité de Pékin viendra confirmer cette amitié. 

 

Plus tard, le régime communiste de Pékin va refroidir les échanges pendant de nombreuses années, jusqu’à 1979, date à laquelle la République Populaire de Chine est reconnue par le Portugal. 

 

Et, depuis le milieu des années 80, les chefs d’Etat et gouvernements de ces deux pays n’ont eu de cesse, chaque année, de se rendre visite, une stratégie diplomatique qui a porté ses fruits en termes commerciaux. 

 

Ainsi, en pleine crise économique, le Portugal a cherché de nouveaux développements vers la Chine, les entreprises exportant vers l’Empire du Milieu passant de 754 en 2009, à 1111 en 2013. 

 

Inversement, les investisseurs chinois ont regardé le Portugal avec un regard intéressé.

 

La crise portugaise

Au cours des 6 dernières années, en pleine crise financière, les entreprises portugaises se sont ouvertes aux capitaux étrangers. Un apport de 30 milliards d’euros a alors traversé les frontières. 

 

Bénéficiant notamment des aides de la BCE et du FMI, le gouvernement a proposé un large programme de privatisation de secteurs comme l’énergie.

 

Il a aussi favorisé cette arrivée des investisseurs étrangers avec le principe du Visa d’Or ou grâce à un vaste programme de reconstruction. 

 

Sans oublier que, avec un niveau de vie plus faible et des valeurs immobilières bien en deçà d’autres pays, le Portugal bénéficiait d’un regard tout à fait bienveillant de ces nouveaux apporteurs de capitaux dont certains pays d’accueil précédents, comme les pays du Maghreb, n’apportaient plus la sécurité suffisante.

 

L’arrivée des investisseurs chinois

Les premières implications des Chinois eurent donc lieu sur ces secteurs privatisés.

 

Ce fut le cas de China Three Gorges qui reprit les parts de l’Etat dans EDP (entreprise de production d’électricité) ou State Grid avec 25% des actions de Parpública dans REN (compagnie nationale de transport et distribution d’électricité). 

 

Et la liste pourrait se poursuivre avec les assurances (Fosun reprenant 84,7% de Fidelidade, 80% de Ceres, 80% de Multicare…), les banques (Haitong a racheté BESI ; Fosun ou Anbang Insurance en voie de reprendre Novo Banco…).

 

45% du marché énergétique est ainsi détenu par des Chinois, 35% du marché des assurances et 15% du secteur bancaire.

 

Mais le Portugal représente aussi une ouverture intéressante vers ses partenaires : on pourrait citer les 30% de Petrogal Brasil (lié à Galp Energia au Portugal) rachetés par Sinopec, ou les 49% des parts d’EDP dans les parcs éoliens au Brésil repris par China Three Georges, l’ouverture sur le Brésil étant un de ces liens essentiels.

 

Le secteur de l’immobilier

L’autre secteur particulièrement visé est celui de l’immobilier. Avec la mesure “Visa Gold”, le Portugal est une porte ouverte sur l’Europe pour les investisseurs hors UE. Ils peuvent bénéficier de ce visa européen pour un investissement dans une entreprise de 1.000.000 euros si elle emploie au moins 10 salariés ou, mieux, pour un investissement immobilier de 500.000 euros. A la fin 2014, l’investissement moyen des Chinois était établi à 864.000 euros, les plaçant à 80% des détenteurs des titres de séjour dans ce domaine. 

 

Autre analyse, celle de Bloomberg qui laissait apparaître que 20% des acquéreurs étrangers d’immobilier étaient Chinois, sur les 9 premiers mois de 2014 apportant, de plus, le montant cumulé le plus élevé par rapport aux autres pays. 

 

“Une boutique du quartier de Chiado ou de l’Avenida de Liberdade est 25 fois moins onéreuse que son équivalent située sur la prestigieuse Bond Street de Londres”. Et ce ne sont plus simplement les plus riches qui investissent à l’étranger mais, avec la libéralisation des capitaux Chinois, des investisseurs individuels en recherche de propriétés plus simples. Ils sont aussi concurrencés par des investisseurs russes, français ou britanniques.